Halloween serait-il décalé au mois de Mai cette année ?

Pour son défilé du 30 mai 2018, Gucci a choisi le lieu de la Nécropole de Arles sur les Alyscamps, qui n’est autre qu’un cimetière, pas étonnant que l’ambiance soit macabre !

Les serveurs, qui tiennent les plateaux de coupes de champagnes, vous accueillent, sans bouger, sans dire un mot, rangés en ligne droite, le visage fermé. Voilà que l’ambiance est déjà de mise avant même le début du show. Et puis ; Lumières rougeâtre tamisées, laissant presque « le catwalk » dans le noir complet, chandeliers et bougies fondues, épaisse fumée de brouillard d’où sortent des modèles zombiesques zigzaguant au milieu d’une traînée de feu, le tout sur une musique digne d’une Église au rythme du son d’un clocher ; pas de doute l’atmosphère est posé, nous sommes bien chez Gucci.

Les modèles affichent pour la plupart une grande croix autour du cou, des chapelets dans la main et des bouquets funéraires. Les bouches de certaines sont colorées en noir. Les tenues sont sombres, dans des tons roses et vert (on a d’ailleurs aperçu de sacré collants dans ces couleurs !), et rappellent d’après certains détails, accessoires (les grosses lunettes) et coiffures (coupes au carré), les années 80 et le disco (Thriller de Michael Jackson aurait pu être joué pour le coup, ou la musique du piano synthétique de Stranger Things… Au choix!).

La Belle Époque, exploité pour son côté sombre et gothique, est encore plus présente par les coiffes (perruques et chapeau à plumes), les tenues, les dentelles, les fanfreluches. On peux ainsi dire qu’il y a un mix de plusieurs époques entre les différents modèles. Serait-ce dans l’idée de nous faire voir un aspect fantomatique de la chose, en employant des éléments de style passé ? On peux le voir de cette manière.

D’autre part, certains modèles portent des lunettes à verres teintés, des chapeaux noirs, des capes, et autres tenues sombres qui n’est pas sans nous rappeler les vampires. Les « dames » revêtues de noir sont les représentations de veuves –autre aspect sinistre du show-.

On peux apercevoir, et notamment sur des sweat-shirts ou des sacs, le nom « Château Marmont » qui fait référence à l’hôtel mythique et légendaire aux allures gothiques de Los Angeles, connu pour être hanté (je vous laisse cherchez sur Google, si vous êtes amateur d’épouvante). Le nom « Marmont » a été par ailleurs attribué à un sac de la marque, pour la petite anecdote.

Alors, si vous doutiez encore de l’ambiance macabre, je pense que vous avez suffisamment de preuves pour voir que tout y est et que tout a été orchestré en ce but !

La mort est ainsi l’élément central du show, et d’ailleurs, Alessandro Michele, le directeur de Gucci, le dit lui-même : « it’s the idea of death as fascination », littéralement « c’est l’idée de la mort par fascination ».

La tenue de la mariée, qui est la tenue finale mais surtout la pièce phare de tous les défilés, est large, presque bouffante, composée de dentelles et entièrement boutonnée, rappelant étrangement une robe de chambre, exactement dans le style de la Belle Époque. La traîne paraît presque aussi légère qu’une cape, et on a l’impression de se retrouver devant une poupée de cire grandeur nature (Vous connaissez sûrement ces vieilles poupées creepy habillées en mariée, celles qui vous empêchez de fermer l’œil la nuit chez votre grand-mère -mouahaha- (rire machiavélique) !).

Le modèle porte, pour accompagner sa tenue, un bouquet funéraire rose, un chapeau avec une plume, ainsi qu’un épais ras de cou noir laissant pendre une grosse croix. Pour accentuer le côté encore plus « poupée creepy », la tenue est complétée par des collants en dentelles blancs et des ballerines blanches plates à nœuds, qui est, comme on le sait, la base d’une tenue chez les poupées. Pas rassurant tout ça, dis donc !  On a l’impression de se plonger à l’époque et dans l’ambiance de l’attraction de Phantom Manor de Disneyland Paris. En tout cas, c’est très représentatif de cette période (autour des années 1850/1900).

En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce show, même s’il est morbide et pas rassurant par son ambiance, le lieu du cimetière est parfait pour le thème, les tenues sont originales et l’idée est bien pensée. Il ne faut pas oublier que c’est une collection croisière et non pas la collection printemps/été, voilà pourquoi certaines tenues font plus « hivernales ». Je trouve juste dommage qu’il n’y ai pas eu de références à la ville et à ce qu’elle représente, notamment à ses traditions, ou à l’époque romaine qui est un emblème de la ville d’Arles. Gucci étant une marque italienne, ça aurait parfaitement collé.

Par ailleurs, simple détail, mais je trouve que l’immersion « terrifiante » aurait été encore plus parfaite avec un enfant pour clore le défilé, qui aurait tenu la main à la mariée, par exemple. C’est un détail, certes, mais les enfants flippants, du genre petite fille avec de longs cheveux noir et robe blanche, faut avouer que bah... c’est flippant. D’un autre côté, peut être que cela aurait été mal reçu, de mettre un enfant sur un défilé dont le thème représente la mort, et c’est tout à fait compréhensible.

Le thème du show aurait très bien pu être associé à celui du Met Ball 2018, qui n’était autre que la mode et la religion. D’ailleurs, l’actrice Lily Collins –que j’adore-, avait revêtu une tenue Givenchy au Met Ball qui me rappelle beaucoup les « black widow » du show de Gucci Cruise.

Pour clore cet article, je vous ai fait la sélection de mes tenues préférées du show.

Mon top 5 :

Mon Top 10 : 

 

N’hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé du show, et vos tenues favorites ! 

 

 

Article by : @Lou

Credit Photos : @Gucci